LES CRAMÉS DE LA BOBINE
Accueil > Films depuis 2009 > Année 2024 > Une femme pour Gianni > Une femme pour Gianni

Une femme pour Gianni

Articles de cette rubrique


Une femme pour Gianni ( Une femme pour Gianni)

mercredi 9 octobre 2024 par Cramés
Film précédent
Week-End cinéma italien contemporain 12 et 13 octobre 2024

Pour agrandir cliquer sur l’image

Jean-Claude Mirabella
Présenté et animé par Jean-Claude Mirabella, universitaire spécialiste du cinéma italien

Dimanche 20h30

Film de Kartik Singh (vo, juin 2024, 1h20) avec Floriano Canonaco, Lorena Scintu, Wanda Iorno
Titre original : L’elefante nella stanza



Un sujet dont personne ne veut discuter ( Une femme pour Gianni)

vendredi 4 octobre 2024 par Pierre Oudiot

On peut se réjouir que le titre original du second long-métrage (1:20) de Kartik Singh n’ait pas été traduit de façon littérale en français ; et pourtant c’est bien ce que nous propose son second long-métrage.. « Aussi gros qu’un éléphant dans le salon » pourrait traduire le titre original, expression typique pour indiquer une vérité qui, bien qu’évidente, est ignorée ou minimisée, bref un sujet dont personne ne veut discuter, que ce soit de tabous sociaux ou de situations embarrassantes…
Le réalisateur Kartik Singh enfant d’immigrés indiens installés aux États-Unis, observe dans les moindres détails la comédie des malentendus culturels qu’il trans-pose en moments d’interactions humaines, drôles ou émouvants. Il filme des his-toires de la marge mettant en scène des héros improbables, des histoires de fa-milles et d’amis, dans des contextes variés, en Europe dans ce film.
Cette comédie romantique suit un quadragénaire en surpoids (Floriano Cano-naco — dans le rôle principal de Gianni). Mais ne nous fions pas aux apparences, le scénario ouvre sur des questions (trop ?) multiples dont celles de la ou des solitudes des protagonistes, celle de la quête de l’amour, ou celle à l’approche de la fin de vie silenciée de Rita (Wanda Iorno), mère de Gianni, attachante, rusée et pleine d’espoirs, et de celle encore de la séparation récente de Daniela (Lorena Scintu) qui arrive en ville…
Kartik Singh nous invite par touches allusives à visiter (ou à retourner) au ma-gnifique Golfe de Gioia-Tauro, où nous suivrons Gianni dans son environnement finalement bienveillant, dans des scènes parfois cocasses où la nature des relations ne s’encombre pas de l’apparence physique. Des contraintes sont nécessaires pour qui voudrait perdre du poids, on le sait ; faut il en rire ou s’y apitoyer ? Une romance cinématographique dans les rues pavées d’Amantea cadre idyllique, porte à nouveau le regard filmique de la différence… mais saura-t-on jamais si le buccunotto, spécialité de pâtisserie locale, à base de de chocolat, de café et d’épices serait à l’origine de l’obésité du héros du film…
Le titre pourrait enfin permettre d’associer librement avec des films qui évoquent « L’éléphant dans le salon », ou dans les champs de foire pour le remarquable « Elephant Man » de David Lynch, et encore le non moins violent. « Elephant » , film probablement le plus connu de Gus Van Sant, mais aussi le tout récent « Babylone » de Damien Chazelle qui fait littéralement entrer l’éléphant dans le salon…