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Film japonais (vo, juillet 21, 2h20) de Naomi Kawase
avec Arata Iura, Hiromi Nagasaku et Aju Makita
Synopsis : Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune fille de 14 ans qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato a 6 ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari souhaite reprendre le contact avec la famille, elle va alors provoquer une rencontre…
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Naomi Kawase nous invite à une quête autobiographique sur ses origines d’enfant adoptée, dans un long métrage à mi-chemin entre documentaire et fiction, tiré du roman Le Matin Arrive de Mizuki Tsujimira.
Ce film a été sélectionné à Cannes (Label 2020 des films primés, le festival n’ayant pu avoir lieu pour cause de Covid 19), puis multiprimé en Sélection Officielle au San Sebastian International Film Festival et également en sélection à Toronto (édition virtuelle de septembre 2020) et en sélection officielle au Festival international du film de Chicago la même année.
Le conflit insoluble, sujet du film explore les liens de parentalité avec sensibilité grâce. Il mêle deux époques, celle de l’abandon de Asato à ses parents adoptifs, Satoko et son mari Kiyokazu et celle de la quête d’Hikari, jeune mère à quatorze ans pour retrouver son enfant six ans plus tard. Les flashbacks viennent éclairer le passé de tous les protagonistes. tissant plusieurs chronologies dans un rythme contemplatif. L’histoire personnelle de la réalisatrice influence ses propres scénarios, en se plaçant en écho de ses personnages.
Les parcours de vie dessinent une trame dramatique qui fait finalement place à la consolation et à la réconciliation. Hikari souffre de la tragédie de l’abandon de son enfant, à son corps défendant. D’autre part, la légitimité de la mère adoptive est au cœur d’une plongée bien réelle —voire documentaire— dans le déroulement d’une procédure d’adoption dans une association de la ville d’Hiroshima ; lieux authentiques qui sont familiers et caractéristiques de la filmographie de Kawase. Le titre “True mothers” annonce un labyrinthe romanesque entre les deux mères, biologique et adoptive, dans leurs quêtes respectives. C’est une célébration profondément touchante des femmes qui assument des devoirs d’amour, de soutien et de compassion. La réalisatrice filme avec finesse et bienveillance des portraits de femmes dans une société japonaise encore très corsetée par le poids des traditions et des préjugés, grossesses précoces, opprobre jetée sur l’adoption… dans une esthétique, véritable signature de sa filmographie, qui mêle puissance, contemplation, et beauté des détails de la vie. La forme vaut tout autant que le fond, le piano de la musique du film, les éclairages naturels mais aussi le montage, racontent tout autant que le récit. Dans une société en changements liés à la « modernisation », Kawase interroge ce qui se perpétue, la tradition presqu’éternelle, vis à vis de ce qui change.
Le cinéma de l’intime de Naomi Kawase est une quête subtile, délicate et esthétique, qui pourtant remporte un succès sans conteste auprès des festivals dont quelques titres parmi les suivants. Le premier long métrage “Suzaku” de Naomi Kawase (53 ans) a été primé Caméra d’Or au Festival de Cannes (1997). En 2007 Mogari no mori (The Mourning Forest), a obtenu le Jury Grand de Cannes. Son documentaire “Genpin” a été récompensé par le prix de la critique FIPRESCI (2010) en Sélection Officielle du San Sebastian Festival. En 2015 An (Sweet Bean) a ouvert la section Un Certain Regard à Cannes…
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Année 2023
True Mothers
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