Pour Jinhee, à l’incompréhension et à la certitude que tout cela ne peut être vrai (« Mon père est un menteur ! » lance-t-elle dans le film) succède la terrible réalité de son abandon mais aussi l’espoir qu’une adoption lui apportera de nouveaux parents et « une vie toute neuve ».
Là où des films comme Holy Lola de Bertrand Tavernier s’attachaient à suivre le parcours de parents adoptants, Une Vie toute neuve suit le quotidien sombre d’une enfant traumatisée par son abandon et dans l’attente d’être accueillie par des adultes.
Ayant connu elle-même l’adoption durant son enfance, Ounie Lecomte signe ce premier film autobiographique d’une très grande qualité, salué à la quasi unanimité par la critique. La grande originalité de cette œuvre très personnelle est que la caméra se met à la hauteur des yeux de Jinhee. On peut saluer la réalisatrice qui, non seulement évite le sentimentalisme mais qui porte en plus un regard plein de compassion sur la petite Coréenne, admirablement interprétée par Kim Saeron. Une Vie toute neuve devrait toucher tous ceux et toutes celles impliqués de près ou de loin par l’adoption. C’est aussi le portrait sensible d’un enfant.
Rappelons qu’en France environ 28 000 Français agréés en France pour l’adoption attendent un enfant alors qu’un peu plus de 3 000 enfants sont adoptés chaque année à l’étranger (chiffres de 2007).