Veronica, une femme de la bonne bourgeoisie de Salta, cité huppée du nord-ouest de l’Argentine, heurte un soir un animal ou quelqu’un au volant de sa voiture.
Les jours suivants, persuadée que ce choc accidentel a peut-être tué une personne, elle se métamorphose sous les yeux de ses proches : cette femme, jusque là sans faille apparente, perd ses repères, son assurance, sa tête…
Ses doutes sont alimentés par sa famille et ses amis qui veulent la persuader qu’il ne s’est rien passé : est-ce vrai ou bien tentent-ils de protéger un membre de leur petite société bourgeoise de Salta ? Les traces de l’accident ont-elles été effacées ? Quelqu’un a-t-il été tué ou bien Veronica n’a-t-elle finalement écrasé qu’un chien ce soir-là comme elle le pensait au début ? La découverte d’un cadavre achève de bouleverser la vie de Veronica.
À partir d’un fait divers anodin, Lucrecia Martel emmène le spectateur dans une histoire sur la culpabilité, la lâcheté, le doute, et aussi la folie. Ce film brillant tourné par une cinéaste argentine majeure a suscité d’âpres débats à sa sortie.
La réalisatrice de La Femme sans Tête affirme dans une de ses interviews que son film est centré sur le déni et la culpabilité dans son pays, l’Argentine, toujours secoué par les cicatrices de ses années de dictature.
Nul doute qu’à l’instar de Veronica, le spectateur recevra un coup sur la tête à la projection de ce drame féroce et efficace qui est aussi une condamnation impitoyable de la bourgeoisie, qu’elle soit d’Argentine ou d’ailleurs.