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Un document choc relatant un scandale d’État largement passé sous silence.

jeudi 16 avril 2009 par Bruno

Les politiques et militaires de la Ve République ont choisi de baptiser la première bombe atomique française du beau nom de "Gerboise Bleue" – la gerboise étant un inoffensif rongeur des sables et le bleu la première couleur du drapeau français.

Le 13 février 1960, en faisant exploser sa Bombe A à Regganedans le désert du Sahara algérien, la France entre dans le quatuor des puissances nucléaires après les États-Unis, l’URSS et la Grande-Bretagne. Au total, quatre essais nucléaires en plein air (Gerboise Bleue, Gerboise blanche, Gerboise Rouge et Gerboise Verte) et 13 souterrains seront effectués par la France entre 1960 et 1966, soit 4 ans après l’indépendance.

Du point de vue militaire et politique, c’est un succès ; du point de vue humain, les dégâts sont considérables.

Le film Gerboise Bleue raconte le combat des derniers survivants, civils touaregs et militaires, pour faire accepter par les autorités publiques les conséquences irréparables de ces essais sur les témoins présents. Car, non content de n’avoir pas protégé les populations de ses bombes atomiques, l’administration française n’a pas encore reconnu ses responsabilités.

En juin 2008, un tribunal français a accordé à un ancien militaire de 65 ans une pension d’invalidité à vie pour une polymyosite due aux essais nucléaires français.

Le nombre de cancers, leucémies et anomalies congénitales sont toujours anormalement élevés chez la descendance des vétérans et populations civiles, dans la zone où ont eu lieu les explosions de Gerboise Bleue, Gerboise blanche, Gerboise Rouge et Gerboise Verte.
Gerboise Bleue est un film militant qui ouvre les yeux sur une page sombre du « Génie Nucléaire français ». C’est aussi l’histoire d’un scandale de santé publique et celle d’une inconscience politique au service de la raison d’État – tant française qu’algérienne.

Bruno Chiron